Achat de carrelage : les pièges fréquents
Dans le cadre d’une nouvelle construction ou d’un réaménagement du revêtement du sol ou des murs de certaines pièces de votre habitat, vous devez acheter des carreaux. Comme il s’agit d’un investissement important, vous souhaitez bénéficier de conseils pour faire un achat judicieux en termes de classification, d’épaisseur, de poids et de finition. Quels sont les pièges fréquents à éviter ? Après lecture de cet article, vous serez mieux armé pour les contourner et orienter votre choix sur un carrelage résistant et durable.
La classification
La norme PEI, applicable sur tout le continent européen, définit 5 catégories de carrelage en fonction de leur résistance à l’abrasion et à leur niveau de passage :
PEI 1 : trafic très faible
PEI 2 : trafic faible
PEI 3 : trafic modéré
PEI 4 : trafic élevé
PEI 5 : trafic intense.
Quant à la norme UPEC, elle indique :
U : la résistance à l’usure (aux passages)
P : la résistance au poinçonnement (chutes d’objets)
E : la tenue du carrelage à l’eau (pour le nettoyage)
C : la résistance aux agents chimiques (pour l’entretien).
En fonction de leur résistance à ces 4 types d’agression, les carrelages sont dotés d’une note allant de 1 à 4.
Ces deux classifications déterminent ainsi le niveau de résistance du carrelage aux passages et aux agressions exogènes, mais elles ne définissent pas sa qualité. Pour une chambre, des carreaux aux normes PEI 2 ou 3 conviendront. Pour obtenir une garantie sur la qualité du carrelage, référez-vous à son classement selon l’échelle de Mohs qui mesure la résistance de son émail à l’abrasion et aux rayures, de 1 à 10. Privilégiez un carrelage classifié à partir de 7.
Le poids du carrelage
Une vérification du poids du carrelage s’impose lors de l’achat. Un poids assez conséquent indique un niveau de pressage important. Un tel carrelage contient plus de matières premières et il a été cuit pendant une plus longue durée pour améliorer la fonte de ses composants. Ainsi, évitez le piège de sélectionner des carreaux trop légers qui sont exposés aux risques de cassure dès leur pose. Pensez à vérifier le poids au mètre carré pour connaître la pression ayant été exercée sur le carrelage lors de son processus de production.
L’épaisseur du carrelage
Selon certaines idées reçues, un carrelage épais est forcément de qualité, robuste et durable. C’est faux puisque la solidité et la longévité des carreaux dépendent uniquement du tonnage de la presse. Un carrelage de 7mm d’épaisseur ayant été soumis à une pression de 5.000 tonnes au m² est ainsi de meilleure qualité qu’un carrelage épais de 10mm qui n’a été pressé qu’à 1.500 tonnes/m².
Par ailleurs, ne pensez pas qu’un carrelage fin est plus facile à couper qu’un carrelage épais. En réalité, c’est l’inverse qui est véridique, car la coupe est plus simple à compenser sur un carrelage épais.
Se méfier des informations « marketing »
À titre d’exemple, il ne faut pas entièrement se fier à une mention « Cuit à 1.300°C » qui n’est qu’une information purement marketing. Elle indique généralement le pic de la température de cuisson qui ne dure, dans la plupart des cas, que quelques minutes. Le carrelage est cuit, en majeure partie, à une température plus basse, ce qui explique que certains carreaux dotés de la classification PEI 5 peuvent être de moindre qualité que ceux qui étaient fabriqués il y a 20 ans. À cette époque, le temps de cuisson du carrelage se faisait pendant plusieurs heures, alors qu’actuellement, certains fabricants produisent des carrelages qui cuisent en 15 minutes.
Le carrelage « teinté dans la masse »
Il s’agit d’une argumentation commerciale ayant pour objectif d’orienter les acheteurs sur les carrelages qui coûtent plus cher. Selon les fabricants, un impact sur la surface du carrelage serait pratiquement invisible en cas de choc et d’éclat de l’émaillage, car la masse du biscuit a été teintée de la même couleur que la partie émaillée en surface. Toutefois, cet argument n’est valable que pendant une semaine, 15 jours tout au plus. Après 2 ou 3 lavages avec un produit d’entretien, la salissure forme un dépôt au fond de la trace d’éclat et met en évidence le défaut du carrelage. Évitez donc de vous laisser prendre au piège du carrelage en grès cérame émaillé « teinté dans la masse ».
L’appellation « Lappato »
Elle est donnée aux carrelages considérés être haut de gamme par les fabricants, les critères de base étant variables d’une usine à l’autre. Certains industriels mettent en avant la qualité du polissage, d’autres mettent en exergue la qualité du brossage ou du patinage, l’adjonction en surface de produits souvent inconnus… Dans la plupart des cas, ces carreaux n’affichent qu’une brillance superficielle à la suite de ces différents processus qui, au contraire, réduisent la résistance mécanique au niveau de la surface du carrelage. Vous devez donc vous méfier du carrelage portant l’appellation « Lappato » qui est proposé à un prix assez onéreux.